Créé en 2015, le leader européen des machines pour la gastronomie japonaise affiche une très belle progression avec une croissance de 30 % en 2022 et un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros. Avec l'arrivée de nouveaux produits, la création d'un centre de formation, et le recrutement de nouveaux collaborateurs, l'année 2023 risque d'être aussi passionnante et intense que 2022. Entretien avec sa directrice générale, Alice Touchais.
France Sushi : Vous affichez une très belle croissance en 2022. Quels sont les bestsellers de Sushi Robots ? Et comment se répartit aujourd’hui votre chiffre d’affaires entre les différents types de machines ?
Alice Touchais : Les machines à sushis restent aujourd’hui notre coeur de métier. Avec l’explosion de la vente à emporter, la demande est toujours aussi forte d’autant plus que les machines à sushi nous permettent d’aborder le marché des pokéballs car ce sont les mêmes processus pour laver le riz, le cuire, etc. Notre chiffre d’affaires est à 70 % généré par les ventes de machines à sushis. Mais cela ne nous empêche pas de chercher à nous diversifier : nous proposons aussi des machines pour fabriquer les gyozas, les ramen et les kakigori (les célèbres glaces pilées japonaises). Nous souhaitons diversifier le catalogue afin de toucher plus de spécialités et de proposer à nos clients différents produits.
De nouvelles tendances sont-elles en train d’émerger ?
Tout à fait, nous avons été surpris en 2022 par la demande très forte autour des machines à gyozas. Nous avons eu de plus en plus de demandes à travers toute l’Europe, que ce soit la petite machine que l’on va mettre dans un restaurant ou celle des grandes lignes de production.
Pour ces dernières, nous avons aussi été agréablement étonnés : nous n’avions jamais eu autant de commandes pour des lignes de production de gyozas. C’était impressionnant car ces machines peuvent produire jusqu’à dix milles gyozas par heure. Elles vont former les disques de pâte, déposer la farce dans le disque, puis fermer mécaniquement le gyoza. Elles peuvent être aussi combinées à d’autres machines pour réaliser le packaging des gyozas ou les passer dans des tunnels pour la surgélation.
Pour 2023, quelles sont les nouveautés que nous pouvons attendre de votre part ?
Lors d’un déplacement, nous avons rencontré un fournisseur à Taïwan qui nous permettra d’avoir de nouvelles machines pour les gyozas mais également pour d’autres spécialités auxquelles nous ne nous attendions pas, comme les empanadas. Ce n’est pas du tout asiatique mais nous avons de la demande en Espagne, ce qui nous a permis de vendre nos premières machines. Ce fournisseur est particulièrement qualitatif, avec un très bon SAV et nous apprécions réellement notre collaboration. Nous continuons naturellement nos collaborations avec des spécialistes japonais pour la fabrication des machines, que nous importons ensuite. Nous travaillons principalement avec la marque Autec, dont nous sommes le distributeur exclusif sur l’Europe. Nous travaillons également avec d’autres marques japonaises car nous avons à coeur d’être multi-marques. Nous pouvons très bien vendre des machines à sushi Autec comme des machines à sushi Fujiseiki ou celles du coréen Lucky.
2023 s’annonce comme une année particulièrement riche. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Aujourd’hui, nous sommes 18 salariés en France, 4 salariés sur nos différentes filiales. Outre la diversification des machines, nous avons en effet plusieurs projets qui vont demander des recrutements supplémentaires. Nous souhaitons ouvrir de nouvelles filiales en Europe. Notre volonté a toujours été de rester proches de nos clients. Nous le sommes grâce à Internet, mais être proches physiquement est important pour nous, qui prônons un SAV de qualité, des installations par des techniciens, et des formations auprès de nos clients. Pour atteindre ces objectifs, il faut des personnes sur place.
Nous sommes présents en Angleterre, en Espagne, en Pologne. Nous nous projetons également dans d’autres pays, notamment l’Allemagne pour 2023. Nous réfléchissons potentiellement aux pays nordiques et à l’Italie, mais cela reste des projets à horizon 2024.
Nous avons agrandi nos locaux et nous sommes en train de créer une cuisine professionnelle pour développer un centre de formation. Avant l’aventure Sushi Robots, son fondateur Emmanuel Letellier avait créé à Londres The Sushi School en 2004, un centre de formation dédié à la formation des personnes voulant se lancer comme chef sushi. Nous relançons aujourd’hui ce projet sous un autre nom.
Il sera adapté pour six personnes. Nous ne voulons pas davantage de monde car c’est une formation professionnelle, il faut prendre le temps. Pour ce qui est des cycles de formation, nous ne nous sommes pas encore arrêtés sur tous les programmes mais ce ne sera pas uniquement centré sur les sushis.